
Découvrir son hypersensibilité et la vivre est un cheminement.
On commence souvent par se sentir anormal, en profond décalage avec les autres, on est dérouté par ce cerveau qui part dans tous les sens, cette pensée en arborescence, on vit des émotions de manière intense, on se sent submergé(e).
Les émotions et humeurs des autres nous affectent.
Nos sens en reçoivent plus qu’on ne le voudrait.
Cette surcharge d’informations reçues associée à un regard précis, un esprit attentif aux moindres détails, nous amènent très rapidement à une surchauffe mentale et à un besoin de repos, de calme, de retour à soi. Besoin qui n’est pas souvent considéré et respecté quand on ne comprend pas ce qui se passe.
On découvre ensuite cette belle particularité qu’est l’hypersensibilité (ou ultrasensibilité ou haute sensibilité) soit par un diagnostic effectué par un professionnel, soit à force de lectures et de recherches en mode « qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? »
Et là, c’est souvent un immense soulagement ! Une compréhension de tout ce qui se passe, une raison, une explication, le fait de ne pas être seul dans ce cas.
Mais une fois qu’on a compris qu’on fait partie de la belle famille des hypersensibles, le chemin peut encore être long avant d’apprivoiser son fonctionnement et de la voir comme un atout !
Comment gérer mon hypersensibilité ?
Que faire avec mon hypersensibilité ?
Pourquoi cette hypersensibilité ?
Voici 3 conseils pour mieux vivre votre hypersensibilité :
1/ Faites connaissance avec vos particularités !
Soyez observateur de vos réactions, de vos émotions !
Les émotions sont précieuses, elles sont des guides pour vous !
Par exemple, si après avoir passé un moment avec une personne, vous avez toujours un noeud dans le ventre ou vous vous sentez triste, vidé, déconnecté, c’est le signe qu’une action est nécessaire : éloigner, voir sortir cette personne de votre vie ou échanger pour que la relation évolue.
Si après avoir regardé un film, écouté une émission de radio ou entendu un échange entre 2 personnes, vous ressentez une forme de colère, penchez-vous la dessus !
Qu’est-ce que ça a provoqué en vous ? Pourquoi ?
Si après avoir passé un moment dans un lieu public, vous avez un sentiment de « trop » (hypersensibilité au bruit, au toucher, à la lumière), de saturation, accueillez pleinement ce ressenti ! La prochaine fois, vous irez à un moment plus calme, moins longtemps voir plus du tout !
L’hypersensibilité émotionnelle fait partie de votre package, vous pouvez vous sentir démuni(e) et vulnérable face à elle. Soyez patient, observez sans vous juger ou vous critiquer. C’est une découverte de vous-même progressive, qui prend du temps. Il y aura des ratés, mais petit à petit, cette prise en compte régulière de vos émotions et de vos sensations va vous permettre de mieux vous connaître, d’affiner ce qui vous convient ou pas et de pouvoir orienter vos actions au mieux pour votre bien-être.
En parallèle de cette écoute de vous, lisez des livres, des articles, des interviews, écoutez des poadcasts, échanger avec d’autres hypersensibles sur des groupes.
Vous savez maintenant le pourquoi de ce sentiment de décalage que vous avez ressenti si longtemps, vous avez maintenant un monde de conseils et de connaissances qui s’offre à vous ! Si quelque chose ne vous parle pas, pas de souci, passez au livre ou support suivant !
Vous faites maintenant partie de la communauté des hypersensibles et ça c’est quand même bien sympa parce qu’on se comprend, on ne se juge pas et vous êtes bien placé pour savoir qu’un hypersensible est une belle personne non ?
- L'exo sophro pour se relier à soi
Pendant la journée, à un moment neutre ou quand vous sentez qu’il se passe quelque chose :
Placez-vous assis, les pieds bien à plat sur le sol, le dos droit, veillez à ce que vos épaules soient bien relâchées et alignez la tête dans le prolongement de la colonne.
Portez attention, un par un, aux points de contact de votre corps avec le support : le dos, le bassins l’arrière des jambes et sentez vos pieds bien posés sur le sol.
Portez attention à la zone de la tête, du visage, sentez sa présence, sa forme. Percevez ce qui se passe dans cette partie du corps, juste notez cela et l’accueillir sans jugement et sans rien vouloir modifier.
Observez de la même manière la zone cou / épaules / bras mains puis le dos, puis le buste et enfin le bassin et les jambes.
Pour chaque partie du corps, sentez sa présence, sa forme puis distinguez s’il se passe quelque chose de précis (chaleur, fraicheur, tension, boule, détente)
Enfin, portez attention à votre respiration dans l’ensemble de votre corps, observez où elle entraîne du mouvement (dans le ventre, dans la poitrine, dans le dos…). Sans rien modifier, observez à quel endroit commence le mouvement, observez cette vague.
Cet exercice vise à se tourner vers soi dans le moment présent, à couper avec l’extérieur pour venir observer ce qui se passe dans notre monde intérieur, comment vous vous sentez.
En le pratiquant régulièrement, vous pourrez affiner cette connaissance de vos ressentis et faire le lien avec les situations extérieures
2/ Soyez connecté à votre corps
Votre corps est votre meilleur allié, il vous transmet des messages, vous dira toujours la vérité alors que votre cerveau peut vous embrouiller ! :o)
Avec votre corps, vous pouvez sentir si une situation est Ok pour vous ou pas !
Exemples qui vous confirment que tout est OK : Sensation de bien-être, de légèreté, respiration posée, calme, pas de tension dans le corps, coeur qui bat paisiblement
Exemples qui doivent vous amener à vous poser des questions : Boule dans la gorge, diaphragme bloqué, noeud dans le ventre, épaules crispées, respiration rapide , tensions dans le cou, sourcils froncés…
Votre corps vous parle ! Arrêtez-vous et écoutez !
Prenez régulièrement dans la journée des moments pour interroger votre corps, vous tourner vers vous, observer et écouter.
Ne passez pas la journée en mode automatique en verrouillant votre corps, faites-en un allié !
- L'exo sophro quand une émotion arrive
Comme pour l’exercice précédent, débutez par vous poser, vous tourner vers vous. Prendre conscience que vous passez de l’extérieur à votre monde à vous, que vous prenez un moment pour vous, pour accueillir ce qui se passe là.
Une émotion vient de pointer son nez. Posez vous pour l’examiner.
Observez dans quelles parties du corps vous pouvez sentir cette émotion et comment elle se manifeste (boule dans la gorge, noeud dans le ventre, dents serrées…). Ne jugez pas ce qui se passe, observez comme si vous étiez un témoin chargé d’effectuer un compte rendu. Est-ce que vous voyez une forme ? une couleur ? allez au plus prêt de ce qui se passe en vous.
Essayez maintenant de faire le lien avec la situation qui l’a déclenchée, prenez conscience de ce qui a pu vous amener la colère, la tristesse, le dégout… (Une personne a eu un propos qui vous a hérissé le poil, une scène de film vous a apeuré(e), un passage de infos vous a rendu triste…)
Entrer en lien avec cette émotion permet de la laisser vivre puis repartir doucement… Vous l’avez accueillie, écoutée, vous avez compris sa raison d’être. Cela vous permet de mieux vous connaître et de pouvoir peut être adapter les choses dans d’autres situations à venir.
3/ Traitez-vous avec bienveillance, comme si vous étiez votre meilleur(e) ami(e) !
Notre cerveau a tendance à se concentrer sur le négatif, il est important d’en prendre conscience et de prendre le dessus sur ce point.
Evoluez à votre rythme dans votre découverte et votre cheminement dans l’hypersensibilité, faites preuve de bienveillance.
Pourquoi sommes-nous si durs et exigeants envers nous même ? Est-ce qu’on traiterait une personne proche de la même façon ?
Imaginez une partie de vous qui est votre meilleur(e) ami(e), qui est toujours là pour vous, dans le respect, l’écoute et la bienveillance.
Apportez-vous ce que vous aimeriez recevoir de l’extérieur et ce que vous, vous donneriez aux autres.
On a tous un petit saboteur qui vient nous dénigrer, nous enfoncer, nous critiquer… Apprenez à le repérer !
Cela peut prendre du temps, commencez par apprendre à voir quand il commence son travail de sabotage, vous pouvez lui donner un petit nom et dès que vous le repérez, stoppez-le !
Quand il oeuvre à vous dévaloriser, demandez-vous si ça vous est utile ? Si ça vous apporte quelque chose ? Si vous avez envie de ça pour le reste de la journée ?
Dans un second temps, une fois que vous arrivez déjà à ne pas lui laisser toute la place et à interrompre son travail de sape, remplacez ses propos par une phrase bienveillante. Une phrase qui a du sens pour vous, qui résonne en vous.
Ne passez du « t’es vraiment consternant(e) » du saboteur à « je suis formidable, je m’épate« , non on n’y croit pas !
Votre phrase peut être : « je fais du mieux que je peux avec mes ressources actuelles« , « je remarque qu’aujourd’hui je suis d’humeur déprimée, je l’accepte, sans m’en vouloir, demain est un autre jour« , « une partie de moi pense que je suis consternant(e) mais je n’ai pas envie de lui donner toute la place. J’ai envie de m’apporter de la bienveillance ».
Mettez un élément de doute, de distanciation, réalisez que le négatif ressenti ne concerne pas toute votre personne et / ou toute votre vie. N’ayez pas de jugement extrême et définitif.
Et après cette phrase envers vous, pourquoi pas vous faire un auto câlin satisfaisant, vous prendre dans vos bras ? Le contact et le toucher sont tellement réconfortants !
- L'exo sophro pour chasser le saboteur et se chouchouter
Placez vous debout, dans une posture calme et tranquille : vos jambes sont détendues, votre dos droit, vos épaules descendent vers le sol, vos bras sont le long du corps sans contrainte et votre tête est droite. Fermez les yeux, venez vous placer dans votre bulle. Sentez vos pieds bien posés sur le sol, reliez vous quelques instants à votre respiration. Puis venez observer votre petit saboteur, notez sa présence, vos idées négatives, vos ruminations.
Prenez une grande inspiration par le nez, bloquez le souffle quelques secondes puis soufflez fortement par la bouche en imaginant sortir ce saboteur de votre corps.
Peut-être que vous allez associé ce petit saboteur à une couleur, une image, une forme… Laissez venir ce qui se présente en vous.
Répétez cela 3X en prenant 1 mn entre chaque grandes respirations pour observer ce que vous percevez, quelles sont vos sensations, est-ce qu’une légèreté s’installe ? Comment est votre respiration ? Vos battements de coeur ?
Formulez-vous à présent une phrase de bienveillance avec laquelle vous vous sentez aligné(e) : « je décide de m’apporter du soutien », « je fais de mon mieux », « je souhaite continuer ma journée en étant mon allié » Prenez le temps de trouver la phrase qui vous convient, qui est juste pour vous.
Puis, venez de nouveau prendre une profonde inspiration par le nez, suspendez la respiration et inscrivez cette phrase dans votre tête. Puis soufflez doucement et longuement (en restant dans le confort pour vous) pour diffuser votre phrase en vous, dans chaque recoin de votre corps.
Terminez par observer vos ressentis, après avoir chassé le saboteur et diffusé cette phrase en vous. S’il reste des sensations désagréables, notez le sans vous en vouloir. Percevez déjà la différence entre le début de l’exercice et maintenant et notez ce qui a bien voulu s’alléger.
La sophrologie demande une pratique régulière, chaque moment tourné vers vous vous permettra d’affiner votre pratique.